barefoot en Equateur: Naissance d'un festival des arts!

Mercredi, juillet 12, 2017

 

 

Un coup de fil surprenant...

A la fin d’août 2016, on voyageait en Grèce pour découvrir le pays, sa culture, sa cuisine délicieuse et son climat dans le cadre de nos recherches sur l’auteur grec de Zorba, Nikos Kazantzakis. Un jour, pendant un déjeuner de travail dans l’île de Skiathos, Eric reçoit un appel. C’était le président l'Equateur – Rafael Correa lui-même ! Il a invité Eric à jouer dans le Primer Festival Internacional de Artes Vivas à Loja. C’était un grand honneur et une opportunité passionnante pour aider le président dans sa stratégie de diffusion de la culture dans tout son pays.

Eric avait fait connaissance avec le président quelques années auparavant, à Avignon. Il a proposé d’aider le président et son équipe à concevoir et construire le premier festival des arts dans la ville de Loja. Ensuite, il y a eu plusieurs reports faute de, entre autres, le tremblement de terre en 2016 et une déclaration d’un état d’urgence.

Il n’était pas facile d’insérer ce long voyage à Loja dans un emploi de temps déjà bien rempli mais Eric voulait absolument soutenir le président équatorien et donc une date convenable à tous a été trouvée.

Eric se prépare à jouer en espagnol!

Eric a décidé de performer "Afrika" au festival, qui est, selon lui, un spectacle bien divertissant et amusant qui attirerait un public plus large et, par conséquent, amènerait plus de monde au théâtre. Il a aussi décidé qu'il fallait le faire en espagnol pour les gens de Loja. En effet, c’était un grand challenge car Eric ne parle pas espagnol! De plus, il y avait peu de temps pour préparer. On était début septembre et le spectacle était le 23 novembre. Entre ces deux dates, il y avait beaucoup de voyages planifiés avec Les Cavaliers en tournée dans divers villes françaises, un échange artistique avec des écoles de village en Zimbabwe et des mini-vacances en Afrique du Sud en début novembre, suivies des représentations de Les Cavaliers aux Antilles françaises en début décembre.

Comme d’habitude, Eric est resté calme et optimiste. Pour l’aider dans la traduction des répliques de "Afrika", il a compté sur l’aide
de son fils, Theo, qui est moitié argentin, et de Benjamin Penamaria, acteur principal de Les Cavaliers et moitié espagnol. Eric a également écrit et conçu quelques scènes
spécialement pour ce public sud-américain. Puis il a emmené le texte avec lui sur tous ses voyages, et profiter de chaque opportunité possible pour s’entrainer sur la prononciation des mots.
Dans ces photos, il est en Afrique du Sud et s’amuse pendant qu’il apprend son texte.

L’Equateur, on arrive!

On voyageait aussi avec Mathos, partenaire de scène d’Eric dans Afrika et Stéphane Baquet, qui allait gérer le son et la lumière. On avait
beaucoup de bagages, dont la plupart étaient les accessoires de scène et les costumes ... et on a entrepris un très long voyage, avec 3 vols / escales. On a presque
raté le premier vol à cause des formalités aux Etats-Unis, dont on n’était pas au courant avant d’arriver...  C’était grâce à une hôtesse très gentille qui a eu de la pitié pour nous -et a accepté d’enregistrer à la dernière minute les 7 bagages de différentes formes et tailles - qu’on a enfin eu le vol. J'étais convaincu qu’on allait perdre quelques bagages pendant notre voyage épique de Paris à Loja, via Atlanta et Quito. Mais 30 heures plus tard, on est arrivés avec tous nos bagages à temps d’aller mettre en place la scène et faire une répétition.

C'était un après-midi chaud et ensoleillé au centre de Loja et Mathos s'est mis à travailler tout de suite après  notre arrivée en donnant un cours de 3 heures de danse et de batterie ! Incroyable qu’après 30 heures et un décalage horaire de 7 heures il avait toujours l'énergie et le charisme pour animer un cours! Dans la classe il y avait de bons danseurs qui a vraiment apprécié apprendre la danse africaine :).

Pendant ce temps, Stéphane était au théâtre pour vérifier le matériel de son et d'éclairage. C'était un tout nouveau théâtre et certaines zones n'étaient pas tout à fait terminées - quelques unes manquaient de poignée de portes, il y avait pièces sans meubles... C'était un magnifique bâtiment, le matériel était de pointe mais personne ne savait comment s’en servir! Et il ne faut pas oublier la barrière linguistique ! Certes, le travail de Stéphane n’allait pas être facile!

The show must go on... !

Jetlagué et ayant peu de temps pour répéter, Eric était tout de même joyeux et
calme. Il a fait des interviews avec des journalistes en espagnol avant et après les spectacles, parlant avec la facilité et la fluidité d'un natif. Il a le talent inné de transmettre des images et raconter des histoires simples, peu importe la langue (et malgré les erreurs grammaticaux !). Puisque quand Eric raconte une histoire, il arrive à établir un rapport avec les gens qui transcende la langue.

Les deux performances ont été un grand succès! Dans le spectacle, Eric interagit et improvise beaucoup avec le public...et là il joué dans une salle complète ! C’est à dire qu’il parlait à 800/900 personnes en espagnol ! Eric et Mathos ont capté l'attention de ce public tout au long du spectacle, qui a terminé avec beaucoup de danseurs sur scène. Quelle joie de voir ces foules heureuses !
Et puis, bien trop tôt, tout cela était fini et on était sur le chemin de retour à Paris (en prenant 4 vols cette fois-ci - et avec une escale d'une journée entière à l'aéroport d'Atlanta le jour de Thanksgiving !) On a ramener avec nous des souvenirs des gens amicaux et énergiques, et des rencontres avec des artistes des quatre coins de l’Amérique latine.

Et la suite?

Eric a promis de créer un pont entre les deux pays et avec nos modestes moyens, le lien est maintenant établi entre Loja et la France. Pour le prochain festival, il y aura un groupe de musique, Accordze, avec le nouveau spectacle Classic Instinct, mise en scène par Eric. Il produira également un spectacle de l'Équateur pour Avignon en 2018.

Besos para todos!